Les premières personnes à occuper le territoire, qui fut plus tard appelé « Bouzigues », étaient pense-t-on des bergers, qui faisaient paître leurs moutons dans la garrigue encore en friche. Avec le temps, des pêcheurs semi-sédentaires s’installèrent sur les rives nord de l’étang de Thau. A la bonne saison, c’est à dire l’été, ils s’expatriaient vers la mer, vivants sous des tentes. Ils y pratiquaient une pêche peut être plus abondante qu’à l’étang et profitaient du calme de ses eaux.

Alors que l’hiver, il y avait risque de tempête, ils revenaient donc vers l’étang où les eaux étaient plus calmes. Ils s’abritaient dans les grottes des Bausses, taillées dans le tuf (roche calcaire) de la falaise, actuellement le quartier littoral de Bouzigues où se situent les restaurants.

Il semblerait que pendant quelques siècles, les premiers habitants étaient tournés vers la mer et l’étang, ignorant tout de la terre. Ils ne la cultivaient pas et n’en tiraient que du bois pour se chauffer, pour faire des manches d’outils, et ramassaient des fruits sauvages pour se nourrir. L’essentiel de leur nourriture provenait de la pêche. Ce n’est que plus tard vers le XIV – XVe siècle qu’apparaîtront les premiers défricheurs qui deviendront plus tard les vignerons. Alors, les pêcheurs suivront cet exemple. A leur tour, ils défricheront de petits lopins de terre sur lesquels ils cultiveront la vigne, et ceux jusque dans les années 1960 environ.

LE NOM DE BOUZIGUES

Vers le IVe siècle, Bouzigues s’appelait POSYGIUM ou BOSYGIUM, ce qui signifierait « terre en friche ».

Pendant longtemps, Bouzigues vivra de la pêche et de la vigne. Au nord du village étaient les riches demeures des vignerons, au sud, c’est à dire au bord de l’étang, les pauvres maisons de pêcheurs. Au fil des ans, le travail de la vigne va disparaître laissant la terre à la construction pour l’habitat.

Ce n’est qu’au siècle dernier, vers 1907-1908 que les balbutiements de la conchyliculture apparaîtront. Un petit groupe de pêcheurs et autres mettront en commun leurs recherches pour élever huîtres et moules dans l’étang. Ce mode d’élevage est resté longtemps unique dans le monde. Il a, depuis lors, été copié dans certains pays. C’est après la guerre de 1939-1945 que la conchyliculture prendra son essor. Petit à petit, les pêcheurs se tourneront vers ce nouveau métier en conjuguant pêche et élevage des coquillages. Nombre d’entre eux abandonnera la pêche pour ne faire que de l’élevage. Seuls quelques irréductibles continueront le travail de la « clovissière », pour la pêche des clovisses et des palourdes, et des filets, tels que capejades, brandines et autres avec lesquels on peut pêcher loup (bar), dorades, anguilles, …

Aujourd’hui, Bouzigues, « Capitale des Coquillages » et « Berceau de l’élevage des coquillages en Méditerranée », est un coquet petit village qui vit principalement de l’élevage des coquillages et du tourisme qui se développe. Il a su garder ses traditions, son calme et accueille chaleureusement le tourisme.

Certains renseignements sont extraits du livre « Un village du Littoral » de F. Baqué et A. Rouquette.

LEXIQUE :

Conchyliculture : élevage des coquillages

Ostréiculture : élevage des huîtres

Mytiliculture : élevage des moules

Un bouzigaud de souche et un bouzigaud de greffe ont publié un livre « Raconte-moi, Bouzigues », de 1900 à 1950 abondamment illustré (120 documents, dont 90 sont d’époque !) et enrichi du témoignage des anciens qui ont connu et fait l’histoire du village.

« Racontes-moi Bouzigues » de Jean BREL et Michel LEURIDAN

En vente au musée de l’étang de Thau